Quand les gens apprennent que je suis Executive Coach, ils me demandent souvent quels sont mes clients les plus "difficiles" à coacher. Les leaders de la génération Y? Les leaders plus senior qui pensent savoir tout sur tout et ne veulent rien changer? Ceux qui tyrannisent leurs équipes? Ceux qui fuient leurs responsabilités?
En fait, ce ne sont aucun de ceux-là. Les leaders les plus difficiles à coacher sont ceux qui sont peu enclins à réfléchir sur les situations vécues, et en particulier ceux qui ont peu de volonté à réfléchir sur eux-mêmes dans ces situations. Réfléchir à notre comportement, faire attention aux situations, à notre état émotionnel, est le premier pas pour sortir du "pilotage automatique", s'extraire de notre façon traditionnelle et réactive de fonctionner. Le développement d'une gamme plus large de réactions et d'actions n'est possible qu'à cette condition. Quelques études... Une etude menée dans des centres d'appel (étude réalisée par Harvard, HEC Paris et l'Université de Caroline du Nord) a démontré que les employés qui passaient 15 minutes par jour à réfléchir sur ce qu'ils avaient appris dans la journée voyaient leur performance augmenter de 23% dans les 10 jours suivants. C'est aussi valable lorsque notre reflexion se porte sur le futur : qu'est-ce que j'anticipe, qu'est-ce que je planifie? En termes de tâches à accomplir mais aussi quelle reaction est-ce que je prévois d'avoir dans telle situation? Une autre étude d'Harvard, qui s'intéressait aux temps de transport en Grande-Bretagne, a eu la conclusion suivante : les employés qui utilisaient leur temps de transport pour planifier leur journée étaient plus heureux, plus productifs et moins enclins au burn out. Et concrètement? Meme si les bénéfices de l'introspection sont évidents; il est difficile de prendre cette habitude. D'autant que réfléchir sur ce qu'il s'est passé c'est aussi se remettre au centre, prendre la pleine responsabilité de (presque) tout ce qu'il nous arrive. Cela nous remet aussi parfois dans des situations qui n'étaient pas agréables, qu'on préfère mettre de coté que de "revivre" par la réflexion. Une structure est donc nécessaire pour débuter cette pratique exigeante. - Choisissez tout d'abord un moment, toujours le même dans votre journée, pour cet espace d'introspection. - Puis choisissez un moyen : à voix haute dans la voiture lors de votre trajet retour, sur un cahier le matin en se levant, en conversant avec un collègue le matin au café... - Rédigez enfin 1 à 2 questions en lien avec ce que vous souhaitez développer. Quelques exemples : - Qu'est-ce que j'évite? - Qu'ais-je appris aujourd'hui? - Quand mon auto-critique était-elle présente aujourd'hui? Quelles étaient les circonstances? - A quoi ais-je dit "non" aujourd'hui? A quoi aurais-je pu/du dire non? - Quelle est mon intention pour demain? Quand mon coach m'a demandé d'écrire tous les jours mes "self-reflection" sur des questions précises, ma premiere réaction fut de penser au temps que j'allais perdre à écrire sur un cahier que je ne relirai jamais... Plusieurs années après, j'ai conservé cette pratique et il n'est pas rare que je remette un cahier de "self-reflection" à mes clients au début du processus de coaching. Alors oui vous ne relirez certainement jamais ces lignes. Mais cette pratique vous permettra de démêler vos pensées et de developper une gamme plus large de réactions. Les impacts de cette pratique exigeante ne font aucun doute. Comme le disait Peter Drucker : "faites suivre toute action efficace d'une période de réflexion. De cette réflexion naitront des actions encore plus efficaces".
1 Commentaire
Laisser un réponse. |
Categories |